Premier objectif stratégique : volonté politique
Il est essentiel de faire des maladies non transmissibles (MNT) un enjeu politique et de veiller à ce que les décideurs politiques en fassent leur priorité si nous voulons faire reculer ces maladies. Les dirigeants politiques jouent en effet un rôle clé : ils ont, en raison de leur position, la possibilité de générer un sentiment d’urgence face aux MNT, ils peuvent faire appel à leur pouvoir de mobilisation pour rassembler les parties prenantes des secteurs public et privé, et ils sont en mesure de fixer les grandes orientations et de renforcer les politiques et la législation dans tous les secteurs pertinents. Par conséquent, ce domaine stratégique et les actions qui y sont associées visent à fournir une assistance technique aux pays membres en vue d’influer de manière positive sur le dialogue politique, d’améliorer la sensibilisation au rôle joué par les décideurs politiques, et de renforcer le leadership et l’implication de la classe politique dans la lutte contre les MNT.
Deuxième objectif stratégique : politiques publiques et législation
Il a été démontré que l’existence d’une législation et d’une politique de santé publique vigoureuses dans tous les secteurs pertinents était fondamentale pour concrétiser les stratégies de lutte contre les MNT et les « meilleurs choix » en la matière. Il n’est plus acceptable de se contenter du statu quo si l’on veut enrayer la crise des MNT en Océanie. La plupart des recommandations recensées dans la Feuille de route relative aux MNT et dans les « meilleurs choix » de lutte contre les MNT soulignent le besoin de renforcer les politiques publiques et les lois visant à prévenir et à combattre les MNT dans tous les secteurs concernés. Ainsi, ce domaine et ces actions stratégiques doivent permettre de fournir un soutien technique aux pays membres en vue de renforcer les lois et les politiques publiques sanitaires liées aux MNT et aux facteurs de risque qui y sont associés, comme la sédentarité, les régimes alimentaires mauvais pour la santé, le tabagisme et l’excès d’alcool, l’objectif étant de lutter efficacement contre les MNT.
Troisième objectif stratégique : mobilisation plurisectorielle
Au sein du secteur de la santé, et en dehors, de nombreux facteurs contribuent à l’augmentation des MNT. Tous les ministères ont un rôle à jouer dans la lutte plurisectorielle contre cette crise sanitaire. On estime en effet que c’est en réduisant l’exposition aux facteurs de risque, grâce à des approches plurisectorielles, que l’on pourra obtenir les deux tiers des résultats dans ce domaine. Pour ce faire, divers ministères et acteurs de la société civile devront participer aux activités engagées. Les ministres océaniens de la Santé et de l’Économie ont donc pris l’engagement formel d’adopter une approche plurisectorielle dans le cadre de la lutte contre les MNT. Ce domaine et ces actions stratégiques visent donc à aider les pays membres à renforcer la prévention des MNT et la lutte contre ces maladies grâce à une plus forte implication de multiples secteurs.
Quatrième objectif stratégique : renforcement des capacités d’action
Il est primordial de poursuivre les efforts de renforcement des capacités à l’échelon national si l’on veut assurer l’efficacité des interventions de lutte contre les MNT en Océanie. Il peut s’agir de formations structurées, de formations courtes, de détachements ou d’ateliers axés sur certains besoins nationaux. Il est également important d’œuvrer au renforcement de la collaboration Sud-Sud et d’offrir des supports de promotion et d’éducation qui soient pertinents dans le contexte océanien et adaptés à différents groupes cibles. Ce domaine et ces actions stratégiques visent donc, au travers de la mise à disposition de ressources et d’un soutien technique, à aider les pays membres à améliorer la prévention des MNT et de la lutte contre ces maladies, notamment pour renforcer la sensibilisation et les interventions et mesures novatrices de lutte contre les MNT.
Cinquième objectif stratégique : mécanismes de responsabilité
Les données de suivi, d’évaluation et de surveillance ainsi que les données issues de la recherche opérationnelle sont fondamentales pour bien comprendre et surveiller dans le temps la charge des MNT, orienter les plans d’action et mesurer les progrès accomplis dans la mise en œuvre des programmes et politiques de lutte contre les MNT. La création de l’Alliance océanienne pour le suivi de la lutte contre les MNT (MANA) a été approuvée par les ministres océaniens de la Santé en 2017. Cette structure regroupe des États et Territoires insulaires océaniens ainsi que des partenaires techniques qui ont à cœur de recueillir, d’analyser, de transposer et de diffuser des données de suivi sur les MNT, notamment en ce qui concerne l’élaboration de politiques et de lois de prévention. Il s’agit d’une composante cruciale des activités de suivi des MNT pour l’avenir ; ce domaine et ces actions stratégiques visent à aider les pays membres à renforcer et à mettre en place des mécanismes de responsabilité pour leur permettre d’évaluer les progrès réalisés au regard des principaux indicateurs relatifs aux MNT.