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6 septembre 2017

 

J’ai récemment assisté à la douzième Réunion des ministres de la Santé des pays océaniens, aux Îles Cook. Présidé par le ministre de la Santé du pays hôte, Nandi Glassie, l’événement a bénéficié du soutien de la Communauté du Pacifique (CPS) et de l’Organisation mondiale de la Santé. Le Premier ministre des Îles Cook, Henry Puna, a donné le coup d’envoi de cette réunion, qui a rassemblé de hauts responsables du secteur de la santé venus de presque tous les États et Territoires océaniens, ainsi que des représentants d’autres parties prenantes de la région.

À bien des égards, la région Pacifique a fait œuvre de pionnière au niveau mondial en matière de politique de santé, en misant sur la coopération et la collaboration pour faire face aux défis qui lui sont propres. Le concept des îles-santé, adopté en 1995 par les ministres de la Santé des pays océaniens sur l’île de Yanuca (Fidji), est l’exemple le plus emblématique de cet engagement. Il a été défini dans une déclaration de premier plan à l’échelle internationale, qui a jeté les bases de la politique menée dans nos communautés insulaires en matière de santé et de bien-être. Si ce concept est toujours d’actualité, trop peu a été fait jusqu’à récemment pour en en assurer le suivi de manière coordonnée.

Le concept des îles-santé semble de plus en plus indissociable d’autres priorités régionales, telles que la volonté de mettre en place des services de santé pour tous. De nouvelles zones de recoupement se dessinent peu à peu. C’est notamment le cas de la reconnaissance du lien entre santé et sécurité régionale — qui a débouché sur l’adoption du plan de coordination de la sécurité sanitaire dans le Pacifique — ainsi que de la corrélation entre état de santé de la population et changement climatique. Dans cette situation, il semble indispensable d’assurer un suivi rigoureux des îles-santé, de partager et d’analyser nos succès comme nos difficultés, ainsi que d’appliquer les leçons tirées de ces expériences à des fins d’amélioration continue.

C’est donc avec un grand intérêt que j’ai assisté à cette réunion, au cours de laquelle les ministres de la Santé des pays océaniens ont approuvé le cadre de suivi des îles-santé, et que j’ai pris connaissance du premier rapport de situation. Ce rapport est le fruit d’un engagement pris il y a deux ans, à l’occasion du vingtième anniversaire du concept, lorsque les ministres ont appelé à renforcer les outils de suivi et d’évaluation. Le rapport de situation, qui fait le point sur les activités menées dans la région, sera actualisé tous les ans afin d’évaluer de manière précise et quantifiable les progrès réalisés et restant à accomplir. Un proverbe anglais ne dit-il pas que ce qui est mesurable est réalisable ?

Il va de soi que la réalisation d’objectifs aussi ambitieux que ceux définis dans le cadre des îles-santé dépend non seulement de la détermination de nos dirigeants régionaux, mais également des ressources disponibles. Couverture santé universelle, coordination des systèmes de sécurité sanitaire à l’échelle régionale, efforts d’adaptation au changement climatique... La mise en œuvre de ces objectifs reste un véritable défi, en particulier sur les petites îles.

Lors de la réunion, un représentant du Fonds vert pour le climat (FVC) a présenté aux ministres différentes pistes visant à favoriser la coopération et le soutien dans ce domaine. La CPS a déposé une demande d’accréditation auprès du FVC afin de simplifier l’accès de ses membres à de tels financements.

Enfin, j’ai constaté avec satisfaction que l’Australie et la Nouvelle-Zélande avaient à présent le statut de membre à part entière de la Réunion des ministres de la Santé. Je suis certain que ces pays, qui sont tous deux des membres fondateurs de la CPS, y joueront un rôle à la fois actif et déterminant, et qu’ils continueront d’appuyer le concept des îles-santé.

Membres toujours plus déterminés, ambitions clairement définies et mise en place d’un système rigoureux de suivi et d’évaluation : j’ai bon espoir que la treizième Réunion des ministres de la Santé des pays océaniens, qui se tiendra en 2019, sera pour nous l’occasion de présenter les nombreux progrès réalisés au regard des îles-santé.